Minima moralia
Theodor W. Adorno |
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Résumé: Les "Minima moralia" sont à notre modernité ce que les "Essais" de Montaigne furent à la Renaissance : Adorno y développe, avec la même densité et la même liberté de "geste" (mais avec une dure lucidité qui doit ici plus aux "Pensées" de Pascal), une réflexion où se mêlent des considérations aussi fulgurantes que profondes (et dans une bigarure de thèmes allant du mariage, à la place de l'intellectuel ou à la brutalisation croissante des relations humaines dans nos sociétés). A cette pensée qui jette une lumière si vive sur le sens de notre monde moderne, ne peut correspondre qu'une écriture fragmentaire, qui se construit comme en résistance face à ce qu'elle décrit de l'écrasement de l'existence.
Parole-refuge ("minimale" - parce qu'elle recueille l'essence d'une humanité toujours niée davantage) qui se donne ainsi d'emblée comme un acte de résistance, contre toute forme d'aliénation ou d'inauthenticité : lire les "Minima moralia", c'est, de ce fait, participer du même refus. Lecture dont on ressort à la fois grandi et, comme le rappelle Adorno lui-même, plein de cette "pudeur que doit inspirer le fait qu'on trouve encore dans cet enfer de quoi respirer." |