La Douce empoisonneuse
Arto Paasilinna |
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Résumé: Quand un écrivain nordique, adepte de personnages hors normes aux aventures champêtres, d'exclus en lutte pour la reconquête d'une indépendance que les lois corrompent, s'attaque aux personnages des contes qui gavèrent nos rêves d'enfants et toute la littérature qui s'ensuit, on se réjouit. Voilà qu'Arto Paasilinna récupère la sorcière, l'empoisonneuse aux mixtures verdâtres et mortelles, aux chaudrons bouillonnants de mille langues de crapauds et de venins de vipères.
Linnea a traversé l'histoire cahin-caha, au bras d'un colonel qui n'exerça pas toujours ses talents militaires dans le bon camp. L'Histoire jugera. Elle a en tout cas laissé saine et sauve la vieille femme à l'abri d'une maisonnette confortable, se suffisant d'une maigre pension pour vivre ses vieux jours et nourrir son chat. L'attente de la mort n'aurait alors rien d'effrayant si la vieille femme n'était dépossédée d'une partie de ses ressources par un neveu turbulent et cruel qui, nanti de deux compères, vient exercer sur elle un siège que la jeunesse, dans son impunité grossière, rend bête et sadique. Les extrémités n'offrent parfois que le choix de la rébellion. Linnea fuit donc pour la ville, retrouve l'attention chaleureuse de l'un de ses anciens amants, non sans dénoncer à la police locale l'attitude criminelle du funeste trio. Un trio qui, une fois sorti d'affaire, n'a plus qu'une seule obsession : la vengeance. Les personnages d'Arto Paasilinna ne sont, malgré les situations comiques et la grande loufoquerie du récit, jamais innocents. Ils sont comme la vie. Pleins de défauts, de mauvaises pensées, d'envies. Et même si l'écrivain finlandais, en oubliant les escapades dans les territoires glacés de son pays natal qui firent son succès, perd quelques plumes dans l'évocation des aventures urbaines d'une vieille femme revêche, c'est avec beaucoup de plaisir qu'on se laissera tenter par ce roman d'une rare drôlerie qui dissimule derrière une histoire rocambolesque quelques vérités aussi frappantes qu'une vodka glacée. "--Hector Chavez" |