L'étoile des amants
Philippe Sollers |
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Résumé: Philippe Sollers avait annoncé au cours de l'été que son prochain roman serait "un 11 septembre de l'édition". Pour être juste, le 11 septembre n'était guère prévu. Voire il était impensable. Après cette annonce tonitruante, il reste tout de même un livre prévisible de la part d'un Sollers, toujours en transe quand il s'agit de déranger. Plus exactement, on le retrouve tout entier dans cette "Étoile des amants", dans cette histoire de couple d'écrivains, l'un âgé, l'autre beaucoup plus jeune, tous deux partis sur les chapeaux de roue pour vivre, en toute liberté et à l'écart des importuns, fantasmes et luxure tranquille, sous l'éclairage de l'étoile de Vénus. Un couple qui s'abandonne aux plaisirs de l'amour, de la plage d'une petite île, et surtout aux déambulations poétiques, aux errances verbales. Car c'est toute l'espièglerie de l'auteur d'ajouter dans cette connivence amoureuse faite de jeux sexuels, ses obsessions et ses hantises : la phrase de Shakespeare, le ver de Rimbaud, les textes anciens des poètes chinois et indiens, Monteverdi, "qui monte et verdit". À cet exercice de funambule cultivé, il ajoute son plaisir et sa verve jubilatoire pour faire de "L'Étoile des amants" une constellation de mots, d'expressions enchaînées les unes aux autres, qui se bousculent, s'attirent, s'accrochent... "Tu prends le soleil ? – Je le prends : Drôle d'expression : On dit bien prendre son temps ? Son pied ? La fuite ? En grippe ? Au sérieux ? À la légère ? Froid ? Ses distances ? Du champ ? Le large ? Goût ?"... Philippe Sollers conduit ainsi son lecteur où il veut, c'est-à-dire dans une féerie romantique et romanesque, bouleversante d'images. Ce qui, somme toute, n'est pas désagréable. --"Céline Darner"
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